PERTE
De : Ruthy Scetbon et Mitch Riley
Avec Ruthy Scetbon
Mise en scène : Mitch Riley
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Durée du spectacle : 50 min
Tout public à partir de 12 ans
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SYNOPSIS
Nous sommes dans un théâtre. La scène est vide, mais au lointain une voix s’approche. Une voix chantante. Arrive alors sur scène la femme de ménage du théâtre. Elle fait son travail, seule, comme tous les jours. Telle une servante de théâtre, elle est celle qui est là, quand il n'y a personne d’autre. Ce jour-là, elle découvre le public présent dans la salle - c’est la première fois qu’elle le voit. Habituée à la solitude et à l’invisibilité, elle est d'abord gênée par ce regard braqué sur elle, et essaye tant bien que mal de continuer son travail. Mais sa curiosité est trop grande, ne pouvant s'empêcher d’explorer ce regard, elle se laisse séduire peu à peu. Ces yeux qui la scrutent, l'examinent, l'analysent, sont aussi ceux qui la mettent en lumière et qui la font exister. Comme s'ils devenaient pour elle plus qu'un public, ils deviendront aussi un complice, un compagnon de jeu, un confident avec qui elle pourra révéler les choses cachées, enfouies, un ami avec qui elle pourra se révéler.
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NOTE D’INTENTION
Nous avons voulu créer une pièce à partir d'un personnage seul, dans un espace vide.
Les premières questions que nous nous sommes posées étaient simples - Qui est-elle ? Où est-elle et pourquoi est-elle là ? Comment réagit-on, comment nous comportons-nous, quand nous sommes vus, regardés ? Comment passe-t-on de la solitude à la compagnie, de l'ombre à la lumière ? Dans quelle mesure a-t-on besoin des autres, et a-t-on vraiment besoin d'eux pour exister? Tout en travaillant autour de thématiques comme la solitude, les relations humaines, le rêve, l’imagination, la réalité.
Nous avons simplement pensé, et si cette femme recevait le regard d’un public, si quelqu’un prenait le temps de l'écouter, si elle avait soudainement l’opportunité de s’exprimer, de parler de choses et d'autres, de toutes ces choses qui seraient restées d'ordinaire enfermées, au plus profond d'elle-même ?
Nous souhaitions lui laisser la chance de s’exprimer elle aussi, sur le devant de la scène, dans un lieu où, en général, se jouent des projets artistiques, politiques, poétiques… Sur scène, ce qu’elle dit se transforme en un message plus fort, un discours qui a une portée plus grande que l'intention qu'elle y met véritablement ; ce qu’elle dit résonne. Alors, son rêve d'un monde plus libre, presque enfantin tant il est naïf, pourrait devenir l'étendard politique d'un discours sur la liberté. Son monologue intérieur se transforme en visions prophétiques. Sa vision banale du monde devient poétique.
Ce personnage est un invisible, comme le sont plein de gens autour de nous, mais au plus profond d’elle-même il existe une passion éclatante pour vivre, le feu d’une imagination débordante. Et devant nos yeux, elle brille enfin. Nous avions envie de la regarder, d'être touchés et de rire de ses défauts, de ses névroses, de ses réactions, mais sans pour autant nous moquer d'elle, ni atteindre la caricature, sans chercher non plus le rire pour le rire. Nous souhaitions la laisser exister tout simplement, lui laisser la place d'être là, pour mieux la voir, et à travers elle, l'humain.
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